(une tribune de Florent Grabin)
En 2021, saurons-nous faire face à la crise de l’Eau au robinet ? C’est la réponse qu’attend la population, suite à l’échec de nos dirigeants à gérer depuis des années la production et la distribution de ce précieux liquide.
La crise 2020, nous a révélé de nombreux dysfonctionnements que nous aurions pu éviter, si les dirigeants respectaient la population et ses associations représentatives.
Nous devons rappeler les nombreuses émissions télé et radio animées par Pierre DAVIDAS, Robert RANCIOT et votre serviteur Florent GRABIN, tous trois membres du bureau de l’association écologique APPELS, pour informer la population, depuis plus de 20 ans. Nous avons dérangé et dérangeons encore ces cadres territoriaux qui ont pour fonction d’accompagner les élus dans la mise en place du réseau de distribution. Que d’Eau depuis sous les ponts, pardon, les viaducs politiques !
Prenons le cas de la modélisation du réseau : trois cadres se sont rendus au niveau national pour être formés à la méthode qui permet d’anticiper les casses et assurer la meilleure distribution en cas de crise afin d’optimiser les bons débits.
Ces cadres ont été formés par des leaders mondiaux de l’eau. Une fois rentrés au pays, ils ont mis la pression sur le Président du Syndicat des Communes du Sud de la Martinique, afin de modifier le contrat avec la SME, détentrice du marché de distribution de l’Eau dans le Sud, opération consistant à lui retirer les fonds de travaux. Ces sommes permettaient en effet à l’opérateur de réaliser les travaux d’urgence.
Ce qui s’est passé en 2020 résulte des mauvais choix faits par le passé, du fait de l’idéologie de certains, de la peur des élus, mais aussi de l’incompétence et la mauvaise ambition de ceux qui rêvent d’être Président de l’assemblée unique de l’Eau en Martinique.
Nous avons tout entendu de la part de ceux qui en toute lâcheté occupent les réseaux sociaux sous des pseudonymes pour tenter de nous écarter, ou sur RLDM où un exécutif de la CTM se mobilise pour nous discréditer aux yeux de population. Dans le même temps nous constatons que les propositions de ce dernier ne sont pas crédibles et ne permettent certainement pas de résoudre la situation actuelle.
Les représentants d’APPELS ont mis cinq ans pour convaincre le Président du Conseil Général (CG) qui a enfin, en 2004, procédé à la modernisation de l’usine par traitement au charbon actif et par décantation. Le CG de la Martinique a profité de la modernisation de l’unité de production d’eau potable de Vivé, pour augmenter de 20 % sa capacité de production actuelle de 35 000 m3/j et introduire le procédé Cristal au charbon actif en poudre, doté du pouvoir d’absorber les molécules dissoutes de pesticides. Le procédé a permis de mettre l’ouvrage aux normes sanitaires, mais aussi de se prémunir contre les risques de pollution. L’usine est en effet alimentée par la rivière Capot, un des six bassins versants les plus importants du territoire où l’activité agricole est aussi très développée. La capacité nominale de l’usine de Vivé, construite dans les années 80, représente 15% de la production totale d’eau potable de la Martinique en période normale et 30% en période de sécheresse.
Outre cet apport supplémentaire du volume d’Eau, nous avions mis en garde le CG sur la question du vieillissement du réseau général en Martinique. Concernant les tuyaux de 800, nous avons eu une première alerte à Séguineau en 1987 où il y a eu un premier déboîtement. La réparation ayant été immédiatement prise en charge, il n’y a pas eu de gros dégâts collatéraux.
Puis en 2009, un début de fuite a été constaté sur le même tronçon. Malheureusement les intervenants ont laissé les vannes ouvertes, ce qui a aggravé la fuite qui a gorgé le terrain d’eau et commencé à déboîter le tuyau, opération complétée par l’apport massif d’eau des fortes précipitations dans la zone ; durant plus de dix heures d’affilée, plus de 20.000 m3 d’eau ont ravagé le terrain. Aujourd’hui qui en Martinique ne connaît pas les dégâts collatéraux de cette casse ?
Malheureusement le Président de la CTM a été mal renseigné sur la situation exacte juridique et technique permettant de réparer les 83 m de canalisation du 800 de Séguineau. Puis s’en est suivi l’accompagnement du Préfet… Ce dernier a toute compétence pour faire exécuter les travaux de réparation de ces 83 m, en réquisitionnant l’entreprise titulaire de ce marché.
En effet, lors de la présentation en 2011 des plans d’exécutions de cette dite réparation, nous avions mis en garde le DGA du CG, sur le fait que sa proposition de prestation ne tiendrait pas. Les faits nous ont donné raison. Les micro-pieux et les tirants mis en place par l’entreprise n’ont pas tenu deux mois.
Gouverner, c’est écouter. Nous avons toujours attiré l’attention de Monsieur le Préfet sur la présence d’eau dans les terrains du secteur, fait confirmé dans l’étude de sol fournie par nos soins. Mais sa stratégie qui consiste à ne pas blesser la susceptibilité du Président de la CTM, l’a entraîné à faire le choix de l’accompagner dans le projet d’enquête publique pour un autre passage du tuyau, avec une traversée dans la Rivière du Lorrain ; sans tenir compte de notre proposition de tranchées drainantes pour évacuer les eaux souterraines.
Entre-temps le BRGM est venu confirmer cette présence d’eau dans la zone pressentie par la CTM pour le passage des 400 m de contournement. Le financement de ce projet a été rejeté en plénière par une forte majorité d’élus.
Là où c’est consternant, c’est que cet entêtement nous a conduit aux différents évènements de casse du 800 à Fond Saint-Jacques à Sainte-Marie et du 700 sur la rivière du Galion, au droit du pont de la RN1.
Cet évènement n’est pas fait pour nous aider à avoir un volume d’eau permanent pour remplir les différents réservoirs, lors du carême 2021, avec moins d’eau disponible. Dans ces conditions le défaut d’anticipation est à prendre en considération, Pour Une Martinique Autrement.
Pour l’association écologique PUMA, le Président Florent GRABIN