La société martiniquaise est initiatrice d’un concept singulier : la femme poteau-mitan.
On pourrait imaginer derrière cette notion une structure sociétale dans laquelle les femmes seraient estimées, considérées et dignement traitées en raison de cette définition. Imaginer dès lors une société d’amazones toutes puissantes ! Il n’en est rien, bien au contraire.
Cette idée de femmes poteau-mitan les enferme dans un devoir de solidité et de responsabilité structurante du noyau familial. Lourde charge stigmatisante pour elles qui, de facto, affranchit et libère les hommes de leurs propres responsabilités.
Il y a urgence à enterrer définitivement cette injonction pour que dans la famille les hommes et les femmes soient, à parts égales, des éléments structurants, éducateurs, attentifs et protecteurs des enfants.
Dans la réalité ce dogme d’inégalité distribue des rôles genrés qui enferment les femmes dans l’exhaustivité des tâches ménagères. Or les femmes ne sont pas des colonnes vertébrales. Elles sont des femmes !
Les femmes martiniquaises doivent retrouver le chemin de l’égalité entre les sexes qui repose sur l’égalité salariale, l’égal accès aux postes de responsabilité, tant dans l’entreprise que dans le monde politique et aux promotions aux postes d’encadrement.
Les femmes participent au même niveau aux charges fiscales et doivent récupérer les mêmes droits que les hommes : accès aux équipements sportifs, liberté de circuler dans la ville sans être en danger, visibilité médiatique…
L’esquisse d’une société égalitaire passe par l’accès à toutes les formations et à tous les emplois, sans stigmatisation de genre.
L’égalité entre les femmes et les hommes est un socle essentiel d’une société démocratique et elle s’impose dans la Martinique de demain.
Otilia Ferreira, membre de Renaissance Martinique