IL FAUT ASSAINIR LA MARTINIQUE !

Eau usée

 

L’assainissement en Martinique est un sujet qui ne fait pas débat, pourtant cela concerne, tant nos visiteurs que nous-mêmes. Il existe deux types d’assainissement : le collectif, plus connu sous le nom de « tout-à-l’égout » (STEP), et le non collectif qui regroupe les fosses septiques des particuliers et les STEP de l’agroalimentaire.

Un bon assainissement est une démarche visant à améliorer la situation globale de l’environnement dans ses différents composants. Il comprend la collecte, le traitement et l’évacuation des déchets liquides, des déchets solides et des excréments. Le traitement des eaux usées permet la prévention du contact humain avec des substances dangereuses, particulièrement les matières fécales en mettant en place des systèmes de traitement et d’évacuation des déchets avant le rejet des eaux traitées dans le milieu naturel.

Les dangers issus d’un mauvais assainissement sont multifactoriels. Ils peuvent être à la fois physiques, microbiologiques ou encore chimiques et peuvent causer des ennuis de santé majeurs. Le Maire d’une Commune doit veiller à assurer le bon ordre, la sécurité et la salubrité publique sur son territoire ; c’est rappelé dans l’article L. 2212-1 du Code Général des Collectivités Territoriales.

Nos Maires sont membres des trois Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI), à savoir : Cap-Nord, Espace-Sud et la CACEM, qui sont des structures administratives françaises regroupant plusieurs communes afin d’exercer certaines de leurs compétentes de commune. La Direction de l’Environnement, de l’Aménagement de du Logement (DEAL) qui est en charge de la police de l’Eau a délivré plus d’une cinquantaine de mises en demeure à ces trois EPCI pour la non-conformité ou dysfonctionnement des STEP de certaines communes. En dehors de ces actes administratifs il y a huit contentieux européens !

Les compétences en matière d’environnement (cadre de vie, eau, air, sol, biodiversité), d’énergie, de déchets et de développement durable ont progressivement été attribuées par le législateur aux collectivités territoriales. Dans tous les cas, elles sont principalement cadrées par le Code Général des Collectivités Territoriales et par le Code de l’environnement.

Dans toutes ces instances, nous retrouvons les mêmes élus, ce qui nous oblige à nous poser les questions suivantes : QUE FONT-ILS ? Pourquoi Monsieur le Préfet ne défère-t-il pas les collectivités devant les Tribunaux ?

Ces mêmes élus réclament en permanence plus de compétences tout en démontrant leur incompétence sur le terrain, n’y a-t-il pas là un paradoxe ? Le désinvestissement de l’État permettra-t-il de régler l’urgence de modernisation de l’assainissement collectif et individuel ? Qu’ils soient, indépendantistes ou autonomistes, nous les retrouvons toujours à demander à l’Etat de leur venir en aide, c’est assez surprenant.

Nous ne pouvons pas passer sous silence l’assainissement de l’agroalimentaire et autres unités autonomes non raccordées au tout-à-l’égout ; il est observé que ces STEP une fois installées ne disposent pas de suivi.

Visiblement la situation de notre assainissement n’est pas la préoccupation première de nos dirigeants qui ont peur de mettre en œuvre les mesures coercitives sur la population. Dans ces conditions faut-il attendre l’inévitable catastrophe écologique pour agir ?

Le consommateur participe au financement de la construction, de l’entretien des STEP par des prélèvements sur sa facture d’eau, dans ces conditions, nos élus doivent dire où passe cet argent ? Nous attirons l’attention de tous les martiniquais sur cette pollution de notre environnement que nous devrons très rapidement régler.

A nos cadres territoriaux qui ont pour mission d’éclairer nos élus : pourquoi votre silence sur cette réalité que vous connaissez ? Vous êtes payés grassement, formés en permanence sur toutes les nouvelles technologies et vous maîtrisez ce sujet des STEP. Laisser la Martinique dans cet état est irresponsable et criminel ?

Florent GRABIN, membre de Renaissance Martinique

florent grabin