LE 8 MARS, LA JOURNEE DE LA FEMME ?

Otilia Ferreira

 

Le 8 mars est la Journée Internationale des Droits des Femmes, officialisée en 1977 par les Nations Unies. Elle est l’occasion pour chaque pays de faire un bilan de la situation des femmes dans la société et de revendiquer l’égalité entre les femmes et les hommes.

Pour ce 8 mars 2021, ONU Femmes a retenu comme thème « Leadership féminin – pour un futur égalitaire dans le monde du covid » avec quatre axes :

  • Égalité salariale
  • Partage équitable des tâches familiales et domestiques
  • Elimination de toutes les violences infligées aux femmes et aux filles
  • Etablir des services de santé adaptés à leurs besoins

Le constat au niveau mondial est sans appel. L’ONU estime à 200 millions le nombre de femmes manquantes supprimées par avortement sélectif ou infanticide en raison de leur sexe. Une femme sur trois subit des violences conjugales, psychologiques, physiques ou sexuelles. Une fille sur cinq est victime d’abus sexuels dans l’enfance. 300.000 femmes meurent chaque année de complications évitables liées à la grossesse et 4,4 millions sont mariées de force avant l’âge de quinze ans ! Deux tiers des heures travaillées sont effectués par des femmes qui ne perçoivent que 10% du revenu total et qui possèdent moins de 2% des terres.

En France les inégalités s’inscrivent aussi partout : au travail (écart salarial de 24%, temps partiel subi, difficultés d’accès aux postes d’encadrement), en politique (exclusion des sphères du pouvoir) et au sein de la famille (tâches ménagères, éducation des enfants, charge des aînés).

Les femmes sont les cibles désignées des violences sexuelles et conjugales : 94.000 femmes victimes de viol, 220.000 de violences conjugales et 100 mortes par féminicide en 2020 (150 en 2019). On compte 4,5 millions de victimes d’inceste dont plus des deux tiers sont des femmes.

La Martinique coche aussi toutes les cases de l’inégalité.

Elle doit s’inscrire dans un modèle sociétal égalitaire pour retrouver sa dignité et sa fierté. Cela passera par un projet politique collectif et par une démarche individuelle.

La négligence dont ont fait preuve les responsables politiques depuis des décennies, tous bords confondus, est coupable. Aucun n’a posé les mots justes sur la table et aucun n’a ouvert le débat qui s’impose pour l’amélioration de notre société.

Le temps est venu ! C’est impératif !

Les luttes féministes portent des exigences simples et auxquelles nous ne pouvons qu’adhérer. Ce sont l’égalité entre les femmes et les hommes et l’autonomisation des femmes.

Alors, messieurs, pour ce 8 mars, ne nous offrez ni fleurs, ni parfum, ni bijou car vous pouvez le faire tous les jours.

Rejoignez le nécessaire combat pour l’égalité car il doit être conduit par toutes et par tous et parce qu’il ne sera gagné que si nous sommes soudés. Toutes et tous, ensemble, pour pousser la cause des femmes!

Otilia Ferreira, membre de Renaissance Martinique