Celui qui vient de nous quitter, après 101 ans d’une vie bien remplie, Jean MARAN, fut l’une des plus grandes figures de la vie politique de la Martinique depuis 1964 jusqu’à ce que l’âge lui impose une retraite méritée.
Cette retraite ne l’empêchait pas d’émettre ses avis sur la chose publique quand il l’estimait nécessaire.
Professeur de Français, il s’exprimait toujours avec précision, clarté et élégance.
Engagé pendant la Deuxième Guerre mondiale, il vécut le périple de ces jeunes Martiniquais qui, partant du pays, suivirent une formation militaire à Fort-Dix, aux Etats-Unis, avant de rejoindre les forces gaullistes et alliées qui allaient libérer l’Europe du nazisme le 8 mai 1945, jour anniversaire de ses 25 ans.
Est-ce son extraordinaire volonté qui lui a permis de nous accompagner jusqu’à ce même 8 mai 2021 ?
Homme politique, né à Rivière-Pilote, il devint d’abord conseiller général, puis maire de Sainte-Luce, sa commune d’adoption, qu’il dirigea pendant 25 ans, en faisant l’une des cités les plus dynamiques du Sud de la Martinique.
D’abord membre de la SFIO (Parti Socialiste de l’époque), il comprit assez rapidement les limites, voire les dangers que faisaient courir à la Martinique les positionnements de certains dirigeants de ce parti politique.
C’est ainsi qu’il rallia l’UDF, que venait de créer Valéry Giscard d’Estaing, aux côtés d’autres responsables Martiniquais tels Roger Lise, Miguel Laventure, Joe Sainte-Rose, Jean-Claude Thémia.
Lorsqu’en 1978, le programme de l’Union de la gauche traita de l’Outre-Mer dans son chapitre des « Relations Internationales », il mena le combat du maintien sans ambiguïté de la Martinique dans la République.
Grâce largement à son action, l’élection présidentielle de 1981 vit une nette défaite de François Mitterrand en Martinique.
Il fut Conseiller général, Conseiller Régional, Président de l’Intercommunalité SIVOM-SUD (futur Espace Sud), Président de l’Association des Maires, et Député de la Martinique en 1986.
Jean MARAN, par ses convictions et ses actions concrètes, symbolisait les valeurs pour lesquelles nous nous battons encore, et nous battrons toujours : respect des autres et de soi-même, une chance pour chacun dans la République, reconnaissance du travail et du mérite.
Le MODEM Martinique s’incline avec beaucoup de reconnaissance devant sa mémoire, et présente à toute sa famille ses condoléances les plus respectueuses.
Max Orville, président du MODEM Martinique