L’ARTISANAT, MOTEUR DE L’ECONOMIE MARTINIQUAISE

Max Orville et Henri Salomon

 

Le 18 février 2021, les Jeudis de la Renaissance accueillaient Henri SALOMON, Président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, sur le thème « L’artisanat, moteur de la relance économique de la Martinique »

Voir (ou revoir) la conférence ici

Devant une assistance fournie, Henri SALOMON a traité la thématique avec connaissance et doigté.

La production locale au sens large (industrie, agriculture, artisanat…) représente plus de 30.000 emplois en Martinique. 11.500 entreprises artisanales représentant 14.400 emplois sont adhérentes à la Chambre des Métiers.

Le conférencier a déploré qu’en cette période de crise sanitaire et économique, l’Etat diminue d’année en année le montant des aides accordées aux entreprises ultramarines au nom de l’égalité de traitement avec l’Hexagone, sans tenir compte des difficultés structurelles de nos territoires. Il a déploré également que la Chambre de Martinique est la moins aidée de France par les collectivités locales.

Henri SALOMON a aussi défini les objectifs visés par l’institution qu’il préside :

  • Mieux accompagner, défendre et valoriser la production locale.
  • Mieux sensibiliser la population pour favoriser l’achat local.
  • Renforcer les formations et encourager les créateurs d’entreprises.
  • Accompagner et favoriser l’effort de recrutement des entreprises (objectif 10.000 emplois supplémentaires)
  • Soutenir le BTP qui souffre de la chute de la commande publique.
  • Obtenir une réduction des délais de paiement des collectivités.
  • Obtenir une simplification des procédures administratives pour améliorer l’accès aux aides publiques.
  • Promouvoir un dispositif d’avance remboursable à taux zéro pour les entreprises artisanales
  • Maintenir l’octroi de mer pour la défense de la production locale

Le conférencier a insisté sur les freins et les difficultés des entreprises locales :

  • Les délais de paiements exorbitants pour les entreprises dans le cadre des marchés publics, avec la menace de double peine si elles s’insurgent, mettant de fait leurs finances déjà fragiles en grande difficulté.
  • De grosses difficultés à mobiliser les fonds européens par les entreprises (procédures compliquées, délais d’instruction des dossiers, pièces multiples à fournir, …)
  • Les formations proposées sont trop souvent inadaptées par rapport aux demandes locales.

Néanmoins au-delà des avatars pénalisants, Renaissance Martinique admire le courage et la volonté de nos artisans de se battre pour travailler et offrir une production de qualité, labellisée à nos concitoyens.

Plus que jamais, nos politiques doivent être au rendez-vous dans le soutien et l’accompagnement de nos artisans ; nos entreprises artisanales pourraient en effet créer plus de 10.000 emplois (1 emploi par entreprise) si on leur en donnait les moyens.

Plus que jamais, la Martinique, chacun à son niveau, (politiques, citoyens, consommateurs) doit unir ses forces pour valoriser notre production locale.

Merci à la Chambre des Métiers, à son Président et à ses adhérents pour l’abnégation dont ils font preuve au quotidien.

Max ORVILLE