Le président de l’association Construire Notre Vivre Ensemble, Guillaume de Reynal, nous a transmis copie d’un courrier qu’il a adressé au Préfet de Martinique ce lundi 10 mai, à l’occasion d’une rencontre sur les mémoires de l’esclavage. Nous estimons que la réflexion qu’il propose est utile au débat en ce mois de commémoration. Avec son accord, nous le publions ci-dessous.
Monsieur Le Préfet de Martinique,
Cette question est sur toutes les lèvres, en Martinique, certains parlent du 25 Mars, du 10 Mai, du 22 Mai, d’autres du 23 Mai, tandis que d’autres parlent du 2 Décembre, et n’oublions pas ceux qui parlent du 23 Aout.
Nous ferons rapidement un point sur ces différentes dates, dans un simple ordre chronologique, afin de préciser leur origine ainsi que leur sens historique.
Nous ne parlerons pas des 27 Avril, 27 Mai, 10 Juin et 20 Décembre, qui concernent Mayotte, la Guadeloupe, La Guyane et la Réunion, bien que pour les originaires de ces iles qui habitent en Martinique, il s’agit de dates très importantes.
Puis nous donnerons notre point de vue et notre vision sur cette date du 10 Mai, pour nous martiniquais.
Le 25 Mars
L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 17 décembre 2007, que la date du 25 mars serait célébrée comme étant la Journée Internationale de célébration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves. Cette résolution 62/122, souhaitait instaurer un mémorial permanent en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.
Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 17 décembre 2007
[sans renvoi à une grande commission (A/62/L.32 et Add.1)]
62/122. Mémorial permanent en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves.
L’Assemblée générale,
Rappelant sa résolution 61/19 du 28 novembre 2006 intitulée « Bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves »,
Rappelant également qu’elle a déclaré le 25 mars 2007 Journée internationale de célébration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves,
Prenant acte du rapport du Secrétaire général qui porte sur les mesures prises par les États au titre de l’application des paragraphes 101 et 102 de la Déclaration de Durban, adoptée par la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, pour lutter contre les séquelles de l’esclavage et aider à rendre leur dignité aux victimes de l’esclavage et de la traite des esclaves,
Consciente que l’on ne sait que très peu sur la traite transatlantique des esclaves qui a été pratiquée pendant quatre cents ans et sur ses conséquences durables, ressenties dans le monde entier, et se félicitant de l’attention accrue accordée à cette question grâce à la commémoration du bicentenaire par l’Assemblée générale et de l’importance que lui ont accordée de nombreux États, Rappelant en particulier le paragraphe 101 de la Déclaration de Durban qui, notamment, invite la communauté internationale et ses membres à honorer la mémoire des victimes,
1. Se félicite de l’initiative prise par les États membres de la Communauté des Caraïbes d’ériger, dans l’enceinte de l’Organisation des Nations Unies, un mémorial permanent destiné à témoigner de la tragédie et à faire prendre conscience des séquelles de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves ;
2. Note qu’un fonds de contributions volontaires a été créé pour l’érection du mémorial permanent, exprime sa sincère gratitude aux États Membres qui y ont déjà contribué et invite les autres parties intéressées à contribuer également à ce fonds ;
3. Décide de déclarer le 25 mars Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, à partir de 2008, en appoint à la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, instituée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ;
4. Prie le Secrétaire général, agissant en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et s’appuyant sur les travaux engagés par cette dernière, en particulier sur son projet de la Route de l’esclave, de mettre en place un programme d’action éducative destiné à mobiliser notamment les établissements d’enseignement et la société civile vis-à-vis de la question du souvenir de la traite transatlantique des esclaves et de l’esclavage, afin qu’ils fassent bien connaître aux générations futures les causes, les conséquences et les enseignements de la traite transatlantique des esclaves, ainsi que les dangers du racisme et des préjugés ;
5. Prie également le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixante troisième session, de la mise en place et de l’exécution du programme ;
6. Décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-troisième session une question intitulée « Suivi de la commémoration du Bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves ».
75e séance plénière – 17 décembre 2007
Le 10 Mai
Le 10 mai est une date choisie en 2006 par Jacques Chirac sur proposition de Maryse Condé alors présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage. Cette date éminemment symbolique fait référence au 10 Mai 2001, date à laquelle les Sénateurs ont adopté en deuxième lecture à l’unanimité, ce qui est connu comme Loi « Taubira ».
Le texte de loi
La loi du 21 mai 2001 (J. O. R. F. no 119 du 23 mai 2001, page 8175) dite « loi Taubira » sur l’esclavage, dispose :
Article 1er
La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité.
Article 2
Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent. La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l’esclavage sera encouragée et favorisée.
Article 3
Une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l’océan Indien et de l’esclavage comme crime contre l’humanité sera introduite auprès du Conseil de l’Europe, des organisations internationales et de l’Organisation des Nations unies. Cette requête visera également la recherche d’une date commune au niveau international pour commémorer l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d’outre-mer.
Article 4
A modifié les dispositions suivantes : Loi no 83-550 du 30 juin 1983 – art. unique (V). Article unique, modifié par Loi no 2001-434 du 21 mai 2001 – art. 4 JORF 23 mai 2001
La commémoration de l’abolition de l’esclavage par la République française et celle de la fin de tous les contrats d’engagement souscrits à la suite de cette abolition font l’objet d’une journée fériée dans les départements de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion, ainsi que dans la collectivité territoriale de Mayotte.
Un décret fixe la date de la commémoration pour chacune des collectivités territoriales visées ci-dessus ;
En France métropolitaine, la date de la commémoration annuelle de l’abolition de l’esclavage est fixée par le Gouvernement après la consultation la plus large ;
Il est instauré un comité de personnalités qualifiées, parmi lesquelles des représentants d’associations défendant la mémoire des esclaves, chargé de proposer, sur l’ensemble du territoire national, des lieux et des actions qui garantissent la pérennité de la mémoire de ce crime à travers les générations. La composition, les compétences et les missions de ce comité sont définies par un décret en Conseil d’État pris dans un délai de six mois après la publication de la loi no 2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.
Article 5
Loi no 1881-07-29 du 29 juillet 1881 – art. 48-1 (M). Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse ; chapitre V, Des poursuites et de la répression, Paragraphe 2 : De la procédure. Article 48-1 Modifié par Loi no 2001-434 du 21 mai 2001 – art. 5 JORF 23 mai 2001
Toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits, se proposant, par ses statuts, de défendre la mémoire des esclaves et l’honneur de leurs descendants, de combattre le racisme ou d’assister les victimes de discrimination fondée sur leur origine nationale, ethnique, raciale ou religieuse, peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les infractions prévues par les articles 24 (dernier alinéa), 32 (alinéa 2) et 33 (alinéa 3), de la présente loi.
Toutefois, quand l’infraction aura été commise envers des personnes considérées individuellement, l’association ne sera recevable dans son action que si elle justifie avoir reçu l’accord de ces personnes.
Comme nous le remarquons, Chaque article de la loi légifère sur un objet :
- Article 1 : la reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l’humanité.
- Article 2 : l’insertion de ces faits historiques dans les programmes scolaires et le développement des recherches scientifiques s’y rapportant. L’article ne donne pas de directive sur l’orientation du traitement de ce fait historique.
- Article 3 : un projet de requête en reconnaissance de ce crime contre l’humanité auprès des organisations internationales, notamment du Conseil de l’Europe et de l’Organisation des Nations unies.
- Article 4 : modifie la loi no83-550 du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Instaure un comité composé de « personnalités qualifiées » et de « représentants d’associations défendant la mémoire des esclaves ». Ce dernier point peut être lu comme une restriction aux associations qui ont explicitement mis dans l’objet de leurs statuts une obligation de « défense de la mémoire des esclaves ». Ce qui impose de connaître très précisément l’objet « mémoire des esclaves ». Or cet objet est lui-même désigné comme sujet de recherches à l’article 2.
- Article 5 : Modifie la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, chapitre V, Des poursuites et de la répression.
Le 22 Mai
La journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage du 22 Mai, est reconnue par la loi du 30 Juin 1983 comme jour férié local.
Pour tout martiniquais, cette date représente surtout l’aboutissement de luttes pour gagner cette liberté, pour gagner le droit d’exister, pour être reconnu comme homme et femme libre et pour mettre un terme à ce système ignoble qu’a été l’esclavage.
Cette date est pour nous martiniquais, l’aboutissement de luttes et de révoltes grâce auxquels les esclaves martiniquais ont arraché, ont gagné eux-mêmes leur liberté, et ce, avant que le décret officiel n’arrive en Martinique.
Ce décret avait été adopté le 27 avril 1848 sous l’impulsion de Victor Schoelcher, dont nous reparlerons plus loin. Il est entré en vigueur en Martinique le 23 mai 1848.
Le 23 Mai, l’autorité municipale de Saint-Pierre a pris les mesures nécessaires au maintien de l’ordre et elle a publié l’arrêté suivant :
« Art. 1er. L’esclavage est aboli à partir de ce jour à la Martinique. Le maintien de l’ordre public est confié au bon esprit des anciens et des nouveaux citoyens français. Ils sont, en conséquence, invités à prêter main forte à tous les agents de la force publique pour assurer l’exécution des lois.
Saint-Pierre, 23 mai 1848.
Le général de brigade, Rostoland. »
L’arrêté était suivi de la proclamation suivante :
« Citoyens de la Martinique, la grande mesure de l’émancipation que je viens de décréter a détruit les distinctions qui ont existé jusqu’à ce jour entre les diverses parties de la population ; il n’y a plus parmi nous de maîtres ni d’esclaves ; la Martinique ne porte aujourd’hui que des citoyens. J’accorde amnistie pleine et entière pour tous délits politiques consommés dans la période du mouvement que nous avons traversée. Je recommande à chacun l’oubli du passé. Je confie le maintien de l’ordre, le respect de la propriété, la réorganisation si nécessaire du travail à tous les bons citoyens ; les perturbateurs, s’il en existait, seraient désormais réputés ennemis de la République, et comme tels, traités avec toute la rigueur des lois.
Saint-Pierre, 23 mai 1848.
Le général de brigade, gouverneur provisoire, Rostoland. »
Cette commémoration du 22 Mai, ne représente pas l’adoption du décret du 23 mais la révolte de Saint Pierre qui a vu plus de 2 000 esclaves prendre les armes pour la libération d’un des leurs et 25 esclaves périr durant ces affrontements.
Le 23 Mai
La loi sur l’égalité réelle outre-mer du 28 Février 2017 par son article 75, instaure officiellement le 23 Mai comme la Journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial. C’est une date qui est aussi la marque du Comité Marche du 23 Mai 1998, connu sous le nom du CM98. Le CM98 a rassemblé plus de 40 000 personnes dans les rues de Paris pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavage colonial.
Le 29 Avril 2008, le Président Nicolas Sarkozy fait de ce 23 Mai, l’unique date de commémoration en France de la mémoire des victimes de l’esclavage colonial.
Le 23 Août
L’UNESCO, a décidé le 23 Août 1998, de faire du 23 Août une journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.
Cette date n’a pas été choisie au hasard, en effet, il s’agit aussi pour nous Caribéens de commémorer l’insurrection de SAINT DOMINGUE (aujourd’hui Haïti et la République Dominicaine). Cette insurrection qui a débuté dans la nuit du 22 au 23 Août 1791 et qui a bien sûr joué un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière dans notre région.
En effet cette insurrection a été le point de départ qui a mené à l’indépendance de la République d’Haïti le 1er janvier 1804.
Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition
La Conférence générale,
Ayant présente à l’esprit sa résolution 20 C/4/1.2/7, adoptée en 1978, qui invite le Directeur général à apporter une aide morale et matérielle à l’organisation d’une Journée annuelle des peuples noirs,
Notant avec intérêt le soutien exprimé au projet de l’UNESCO « La route de l’esclave » par l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) à sa 28e session ordinaire (Dakar, juin 1992),
Rappelant sa résolution 27 C/3.13, par laquelle elle a approuvé la mise en œuvre du projet interculturel et interrégional « La route de l’esclave »
Rappelant également sa résolution 28 C/5.11 relative à « La route de l’esclave » et la proposition d’une commémoration internationale de la traite négrière,
- Fait siennes l’approche et la conception générales proposées par le Directeur général dans le document29 C/53 en ce qui concerne les objectifs et le programme de la commémoration et approuve la décision 150 EX/8.2
- Proclame le 23 août de chaque année « Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition » ;
- Invite les États membres à donner toute l’ampleur voulue à cette Journée internationale et à mobiliser l’ensemble des communautés éducatives, scientifiques, artistiques et culturelles, la jeunesse et, d’une manière générale, la société civile ;
- Invite le Directeur général à veiller à l’association étroite de l’Organisation à cette commémoration et à ce que des activités, visant à la promotion des valeurs de tolérance, de respect, d’acceptation et d’appréciation de l’égale dignité des êtres humains ainsi qu’à la promotion du dialogue interculturel, soient organisées par l’UNESCO ;
- Invite également le Directeur général à transmettre la présente résolution au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies en l’invitant à la communiquer à l’Assemblée générale des Nations Unies en vue de la participation des États membres de l’ONU à cette commémoration
Le 2 Décembre
Le 2 décembre 1949, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui.
Et en 2002, L’ONU décréta que le 2 décembre, serait alors la Journée Internationale pour l’abolition de l’esclavage.
Le 10 Mai pour l’association « Construire notre vivre-ensemble
Vous l’aurez compris, Monsieur le Préfet, beaucoup de dates existent et ont chacune leur raison d’être pour ceux qui en sont à l’initiative. Nous ne sommes pas là, ni pour les légitimer, ni pour les hiérarchiser.
Cependant, depuis 2006, le 10 mai n’est que peu commémoré en Martinique.
Nous sommes heureux que, vous Monsieur Le Préfet de Martinique, Stanislas CAZELLES, ayez pris l’initiative d’organiser une rencontre-débat en ce jour de commémoration. Et encore plus heureux d’être partie prenante de cette rencontre qui permettra à chacun d’apporter son regard sur cette date du 10 Mai, 20 ans après l’adoption de la loi « Taubira » et 15 ans après l’adoption de cette date par le Président Jacques Chirac, comme Journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition.
Cette date du 10 Mai, cette Journée nationale se doit d’être une date forte qui rassemble toute la nation française mais ne doit en aucun cas occulter nos dates locales qui sont le reflet de la force, des luttes et de la résistance des peuples opprimés.
L’association « Construire notre vivre-ensemble » propose :
- De valoriser les grandes figures, de notre Histoire, liées à la lutte contre l’esclavage.
- De construire ou de reconstruire les statues de Héros méconnus ou discriminés.
Qui sont ces Héros ?
Ces personnages que notre association souhaite ériger en Héros sur le sol martiniquais sont :
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Cyrille Charles Auguste BISSETTE
Cyrille Charles Auguste Bissette (1795-1858) né à Fort Royal, était le fils de Charles Borromée Bissette, un mulâtre originaire du Marin et d’une métisse libre Élizabeth Mélanie Bellaine, fille reconnue de Joseph Gaspard Tascher de la Pagerie, le père de Joséphine de Beauharnais, future impératrice et première épouse de Napoléon.
En décembre 1823, une brochure dénonçant le système esclavagiste circule en Martinique. Le texte est attribué à Cyrille Bissette qu’est arrêté et emprisonné. Il est marqué au fer rouge puis condamné à dix ans de bannissement des colonies françaises. Exilé à Paris, en 1834, il fonde la Revue des colonies dont le but est de combattre l’esclavage par une abolition immédiate. En 1835, il présente un projet de loi déclarant en son article 1 que les ressortissants des colonies soient « libres et égaux en droits sans distinction de couleur ».
Dès mars 1849, Cyrille Bissette appelle à l’oubli du passé et au rassemblement de toutes les composantes de la population martiniquaise. Allié à Auguste Pécoul, Bissette est élu député le 3 juin 1849 et occupe son siège jusqu’au 2 décembre 1851, date du coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte, son cousin issu de germain.
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Pierre-Marie PORY-PAPY
Pierre-Marie Pory-Papy, né le 3 mai 1805 à Saint-Pierre, en Martinique, est le fils d’un homme libre de couleur et d’Antoinette, affranchie. Après des études à Paris, il s’inscrit au barreau des avocats de Saint-Pierre en 1835. Le 22 mai 1848, Pierre-Marie Pory-Papy, alors maire adjoint de Saint Pierre et chargé de la police, libère Romain, esclave de l’habitation Duchamp incarcéré pour avoir joué du tambour durant des heures de travail. Le maire Pierre Hervé désapprouve son adjoint. Il s’ensuit un rassemblement des esclaves autour de la mairie, puis une révolte qui gagne le sud de l’île. Le soulèvement général des esclaves inquiète le Gouverneur Claude Rostoland qui décrète l’abolition de l’esclavage, le 23 mai 1848. Le 24 mai 1848, Pierre-Marie Pory-Papy devient maire élu de Saint- Pierre. Il est élu député de la Martinique du 9 août 1848 au 26 mai 1849 et du 8 février 1871 au 27 janvier 1874, date de son décès.
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ROMAIN (esclave sur l’habitation Duchamp)
Malheureusement nous ne connaissons que son nom, mais il a été à l’origine de la révolte de Saint Pierre et était esclave sur l’habitation Duchamp au Prêcheur. Il a été arrêté car il jouait du tambour, en effet, le tambour est un symbole fort car il était l’un des moyens de transmettre des informations sur l’ensemble de la Martinique. Ce défi de l’autorité, ce risque vital pris par l’esclave Romain, a été le déclenchement de cette révolte et de la signature le 23 Mai 1848 de ce document tant espéré.
Car l’ampleur de leurs actions ont significativement conduit à l’abolition de l’esclavage en Martinique, prévalant sur celles de Victor Schoelcher, sans toutefois être reconnues à leur juste valeur.
A l’échelle des territoires français des Antilles-Guyane, nous ne devons pas oublier également deux autres figures importantes, dont nous ne détaillerons pas la biographie, car connus de tous :
- Le Général DUMAS
- Le Chevalier SAINT-GEORGES
Monsieur le Préfet de Martinique, nous vous demandons officiellement :
- de faire reconnaitre par l’ETAT Français ces cinq personnages en HEROS NATIONAUX
- de faire ériger en Martinique des statues de nos 3 Héros Martiniquais
- de faire reconstruire en France Hexagonale la Statue du Général DUMAS
- de faire construire aux TUILERIES une statue du Chevalier SAINT GEORGES
Notre association « Construire notre vivre-ensemble » est à votre disposition pour intégrer un groupe de travail, avec l’ensemble des associations œuvrant sur cette thématique, pour la mise en œuvre de ces doléances.
Pour l’association « Construire notre vivre-ensemble »
Le Président, Guillaume de Reynal