La situation sociale en Martinique évoque une société disloquée, où bien des meneurs syndicaux semblent plus des pantins s’agitant dans tous les sens, s’attribuant des rôles imaginaires qu’ils ne sont pas en état de tenir.
Tel responsable syndical se permet de faire la leçon au directeur du CHU, quant au budget de surveillance du pass sanitaire, tel autre lui intime l’ordre d’enlever une circulaire qui se voulait rassurante en disant que, vacciné, chacun pourra chanter Noël ; telle autre enfin prétend dicter à ce même directeur ce qu’il a à faire. Je veux bien pour ma part quitter mon habit de professeur et venir opérer ces syndicalistes d’opérette.
Ce désordre évident qui atteint l’ensemble de notre population mais aussi plus lourdement les responsables de l’autorité nationale que sont le préfet, le recteur ou le directeur de l’hôpital est symptomatique d’un mal plus profond que nous pourrions analyser, d’une part comme un déficit d’autorité dans un avion sans pilote ; et, d’autre part, comme une population en souffrance dans l’avion parce qu’elle sent bien qu’elle va mourir, et qu’elle s’agite pour en prendre les commandes en sachant pertinemment qu’elle est incapable d’en faire quoi que ce soit.
On peut imaginer que le précédent épisode de gouvernance à la CTM a pesé lourd dans le désarroi de notre population : quels monstres a-t-on élu pour abandonner une population sans eau, parfois pendant 3 semaines ?
La nouvelle élection avec 14 listes en présence, générant une abstention record traduit cette totale perte de confiance en les politiques de notre pays et le sentiment que, quel que soit le politique, il n’est là que pour s’enrichir. Des lors, l’important n’est-il pas de restituer chez la population une confiance indéfectible en le monde politique ?
Pour ce faire, il importe peut-être que les structures institutionnelles et politiques fassent en sorte de supprimer le désordre chaque fois qu’il s’installe. Un pays instable qui conteste tout et n’importe quoi et qui ne dispose pas de véritable ressource est un pays qui sera à terme recolonisé, et cette fois par les puissances d’argent. Mais avant, il fera fuir les investisseurs, y compris locaux. Qui peut vouloir investir dans un pays de grève et d’agitation ? Et ce qui est valable pour les entreprises, l’est aussi pour l’Etat.
Le politique doit ouvrir des perspectives : quel monde nous est proposé pour demain ? Voilà à quoi Renaissance Martinique s’attache : à penser la Martinique dans 50 ans. La politique, lorsqu’elle est sérieuse, faite pour le pays, s’attache à proposer un bien-être partagé, et c’est ce que nous proposons jour après jour, élément après élément, dans une vision du monde de demain dans lequel la Martinique occupe toute sa place.
Aujourd’hui, le risque cependant grandit qu’à force de faire tout et n’importe quoi, il nous faudra un jour choisir entre la main tendue et le crachat au donateur….
Yvon JOSEPH-HENRI
Membre de Renaissance Martinique