A l’occasion de sa soirée désormais rituelle et hebdomadaire, le jeudi 22 janvier 2021, Renaissance
Martinique a reçu Gérard DOWLING-CARTER, Avocat, Président de l’association Tous Créoles, sur le
thème : Faire de nos différences une œuvre collective.
Devant une assistance nombreuse, le conférencier s’est appuyé sur les missions de l’association Tous
Créoles pour appeler à une Unité du Peuple Martiniquais, à construire ensemble la Martinique de
demain. Des initiatives comme « 36h pour demain » piloté par le Pr Charles-Nicolas visent à mobiliser
la population martiniquaise pour dessiner un futur commun.
Il nous a rappelés ce magnifique discours d’Aimé CESAIRE à l’invitation de Bernard HAYOT pour la
plantation d’un courbaril le 17 décembre 2001, scellant sa volonté de dialogue véritable, de paix
entre les communautés martiniquaises :
« Messieurs,
Un des plus beaux arbres martiniquais, menacé et sans doute en voie de disparition.
Merci à vous d’essayer de le sauver et d’en rappeler toute l’importance.
Importance réelle, économique sans doute.
Importance sociale, mais à mes yeux, plus encore importance symbolique.
Le courbaril, c’est à dire l’enracinement dans le roc s’il le faut, mais vainqueur grâce à l’entêtement
et au vouloir vivre.
Le courbaril : l’appui sur la profondeur du sol pour l’élan médité et patient.
Le courbaril, la démarche lente, mais résolue vers l’avenir.
Ce sont toutes ces valeurs que nous rappelle la cérémonie que vous avez organisée ce matin.
Ce qui est valable pour l’arbre est valable pour l’homme.
Merci de le rappeler à notre communauté, elle aussi en péril.
Mais pourquoi être pessimiste ?
Le courbaril est là pour nous l’interdire.
Avec ses feuilles. Non. Avec sa feuille, une feuille double et pourtant une.
Regardez-la.
Ici la bi-foliation se fait intime et partenariale.
Une particularité botanique sans doute, mais dans laquelle je me permettrai de voir un symbole.
Le symbole de la solidarité indispensable à notre peuple, en cette époque de survie. »
Aimé Césaire
Vivre ensemble est aujourd’hui la seule condition pour que notre société martiniquaise résiste à la
tentation de perdre en humanité.
Max ORVILLE, Renaissance Martinique
