Depuis 2011, des dizaines de milliers de martiniquais souffrent dans leur chair des conséquences de l’échouage des algues Sargasses sur nos côtes. Ils souffrent des émanations d’hydrogène sulfureux et d’ammoniac qui affectent leur santé, leurs biens, et parfois même leur emploi.
Depuis 2011, les vagues successives de Sargasses mettent en péril les activités économiques de la Martinique, et ternissent l’image de notre île déjà en panne d’attractivité.
Depuis 2011, nous regardons notre île se dégrader, et nous laissons des quartiers entiers s’intoxiquer, victimes sans défense d’un scandale sanitaire majeur.
En 2018, Le Haut Conseil de la Santé Publique donnait comme conseil, dans ses « Mesures de gestion pour les populations antillaises exposées à la décomposition d’algues Sargasses » de « privilégier la collecte des algues en pleine mer avec un ramassage côtier quotidien. »
Toujours en 2018, lors du colloque européen que j’ai accueilli en Martinique, François Bayrou a proposé que l’état de catastrophe naturelle soit accordé aux populations antillaises.
On sait maintenant que la seule solution efficace et pérenne pour enrayer ce phénomène est la destruction des algues par broyage et le rejet en mer avant leur échouage.
N’attendons pas de trouver une filière économique de valorisation vertueuse des Sargasses pour les ramasser. Broyons-les et rejetons-les en mer, c’est urgent !
Alors on s’interroge de bon droit :
Pourquoi les pouvoirs publics ne passent-ils pas à l’action ? Pourquoi refusent-ils de financer la destruction des Sargasses, alors que les solutions techniques existent, non seulement pour le ramassage, mais aussi pour le broyage et le rejet en mer sans conséquence négative pour l’environnement ? Pourquoi n’agissent-t-ils pas tout de suite alors que la santé des martiniquais est atteinte au cœur ?
L’heure n’est plus aux études, mais à l’action !
Des centaines de milliers d’euros ont déjà été dépensés et continuent de l’être en études diverses, sans aucun bénéfice pour la santé des martiniquais. Faute d’intervention publique, des riverains ont dû prendre l’initiative de se protéger en finançant eux-mêmes des filets de protection. Ils le font en naviguant dans les labyrinthes administratifs qui déploient beaucoup d’intelligence pour… ne rien faire.
Qui aujourd’hui peut contester que la Martinique fait face à une catastrophe d’ampleur ? Qui peut contester qu’elle mérite que des mesures exceptionnelles soient prises par l’Etat et la CTM ?
La destruction en mer coûtera de l’argent, mais elle coûtera moins cher que le ramassage des algues pourrissantes sur les rivages qui ruine la santé des martiniquais et qui ruine les communes !
L’heure est venue pour la CTM de peser de tout son poids pour que la destruction des sargasses en mer commence !
Max Orville, Renaissance Martinique