Je crois qu’il faut…
Soutenir Max Orville et le groupe Renaissance pour tourner notre conception de la culture vers la construction de notre avenir. L’idée n’est pas nouvelle, mais elle est escarpée, difficile à tenir, tant le poids des rivalités et de l’histoire nous retient ; tant on nous a dit, et forcer à penser, que notre culture était notre patrimoine et que notre identité était dans nos racines.
Je ne renie rien. Je ne renonce à rien. J’affirme fermement que ma culture sera la force que je saurai mettre en œuvre pour donner au futur le visage que je voudrais qu’il ait.
Pour agir, je n’ai pas de certitude, mais j’ai des convictions ; je ne cherche pas la vérité, mais je veux la construire. Je ne suis pas soumis à des besoins dont j’ignore l’origine ; mais j’ai des envies, des désirs et des rêves. Je crois profondément que notre population a davantage besoin de rêves d’engagement et d’enthousiasme que de règlements de comptes, de haines entretenues et d’une histoire re-écrite par des idéologues masqués.
Ces ouvertures je les ai entendues et ressenties, dans les discours de Max Orville et de ceux qui se sont réunis autour de lui dans le groupe « Renaissance Martinique ».
Ils portent un projet fondé sur la réconciliation des différentes composantes de la population martiniquaise et sur des solutions concrètes et lucides à nos problèmes structuraux (l’eau, Les déplacements sur le territoire, le chômage, la production, l’éducation et une approche sensible de ce qu’on rassemble aujourd’hui dans la notion de « vivre ensemble ».
J’ai parlé de modeler le futur pour en faire un avenir pour la population martiniquaise et j’ai l’intime conviction que cette fonction relève essentiellement de l’Ecole. Certes, l’Ecole est un lieu de diffusion des savoirs, de construction des compétences, de socialisation, de transmission des valeurs qui structurent notre société ; mais c’est aussi et surtout le lieu de la formation des citoyens, c’est-à-dire de ceux qui auront, dans le futur, la responsabilité d’organiser, de diriger et de faire évoluer notre monde. En ce sens, l’Ecole est le premier espace de Culture dont les sociétés que nous connaissons disposent. Il est urgent d’établir ou de rétablir cette fonction en enseignant la liberté de penser et de concevoir le monde.
Pour agir, il est indispensable de se débarrasser de quelques confusions. Sur ce sujet je ne saurais être exhaustif, je vais simplement en désigner quelques-unes :
Ne pas confondre laïcité et liberté d’expression. La première concerne le positionnement de l’Etat par rapport aux religions ; la seconde est individuelle. C’est la première qui garantit la seconde.
Ne pas confondre conjectures et vérités scientifiques. Le lien entre la « contamination » au chlordécone et cancer de la prostate est une conjecture. Elle est certes troublante, mais on ne peut fonder nos actes et nos politiques sur une conjecture.
Ne pas confondre défendre les intérêts de la Martinique et des martiniquais (développement, écologie, responsabilités locales…) et être pour l’indépendance de la Martinique.
Raoul Maran, inspecteur de l’éducation à la retraite